• Espèces marines
  • Espèces terrestres
Pourquoi le tigre est-il en danger ?

Après des années de chasse, le tigre voit son territoire fragilisé par les activités humaines

Présent principalement en Asie, en Inde, en Russie et en Chine, le tigre est une des espèces les plus braconnées au monde. On compte aujourd’hui un peu plus de 3 800 tigres en liberté soit une diminution de la population de 95% depuis le début du XXe siècle !

La chasse au trophée

Le tigre a été chassé intensément pendant la colonisation de l’Inde par les colons anglais et les maharadjahs locaux. Tué par pur plaisir mais aussi pour "assainir" les nouveaux territoires colonisés, cette pratique a drastiquement diminué le nombre de tigres sauvages.

Le braconnage et les fermes d'élevage

Tué dans des fermes d'élevage ou illégalement dans la nature, le tigre est convoité pour sa fourrure mais aussi pour ses os, ses griffes et son pénis. Dans la médecine traditionnelle chinoise, en consommer atténuerait la fièvre, les insomnies, l'épilepsie, les problèmes sexuels ou de confiance en soi.

La réduction de son territoire

Le tigre a perdu 93% de son habitat à cause de l’agriculture et de l’urbanisation. Son territoire est déforesté et fragmenté, ce qui diminue sa surface de chasse et raréfie ses proies. Son habitat devient alors trop petit pour la survie de l'espèce.

Les conflits hommes-animaux

Conséquence de la perte de l’habitat, le tigre se rapproche des villages pour trouver sa nourriture et s'attaque au bétail. Il provoque alors la colère des agriculteurs qui le chassent en représailles. Une fois vengés, les paysans vendent la bête aux braconniers, leur permettant d’avoir un complément de revenu.

Tigre de sibérie
Crédit photo : Pexels - pixabay.com
Tigre en captivité
Crédit photo : Capri23auto - pexels.com
Pourquoi la disparition du tigre est-elle préoccupante ?

Protéger le tigre, c’est protéger les forêts et l’écosystème qu’elles abritent

Il est important de protéger les tigres restants car l’Homme a déjà été responsable de l’éradication de 3 espèces de tigre, disparues dans les années 1950 : le tigre de Java, de Bali et de la Caspienne. Malgré son statut de super-prédateur, il ne reste aujourd'hui que 5 espèces de tigres sauvages. Protéger un animal dit "apex" a du sens car sa disparition aura une répercussion sur tout le reste de la chaîne alimentaire, voir sur l'Homme.

En effet, le tigre régule la population de ses proies en se nourrissant. L'alimentation du tigre peut être variée suivant les régions qu'il occupe : cervidés, sangliers, bisons indiens mais aussi oiseaux, singes ou poissons. S’il disparaissait complètement, il y aurait probablement un sur-pâturage car les proies herbivores seraient plus nombreuses. Elles feraient concurrence au bétail des agriculteurs qui n’aurait plus rien à brouter et provoqueraient d'autres conflits "hommes-animaux".

Protéger le tigre c’est aussi créer une source de revenus durables pour l’économie locale lorsque les efforts sont axés autour de parcs naturels éco-responsables : droit d’entrées, voyagistes, guides touristiques, hôtellerie, restauration… C’est “travailler” avec le tigre et non contre lui, tout en faisant bénéficier la population locale des retombées économiques.

Le tigre est un animal qui ne passe pas inaperçu de par sa majesté, sa beauté et son côté insaisissable. Aux yeux du grand public, c'est une espèce qu'il faut préserver. De ce fait, en le protégeant, on permet la sauvegarde de vastes forêts et de toute la diversité qu’elles abritent. Le tigre est ce que l'on appelle une espèce "parapluie". En préservant le territoire du tigre, on réduit également l’impact climatique car les arbres des forêts tropicales captent beaucoup de CO2. Les sols et les sources d'eau restent propres et non-pollués. Protéger le tigre, c’est aussi nous protéger.

Une maman tigre et son petit
Crédit photo : Waldemar Brandt - pexels.com
Pourquoi est-il difficile de protéger le tigre ?

Braconner le tigre est un moyen de survie pour les populations locales

Comme souvent, le braconnage résulte de la confrontation entre une demande émise par des clients aisés et des pays “fournisseurs” au niveau de vie peu élevé. Le braconnage apparait alors comme une évidence et une nécessité.

Le braconnage comme moyen de survie

Les lieux de capture du tigre sont situés dans des pays aux faibles revenus : Inde, Thaïlande, Népal, Laos et Birmanie. La pauvreté et le manque d’éducation les poussent à choisir la voie de l’illégalité. Tous n’iront pas tuer un tigre. Certains vont fermer les yeux sur des actions de braconnage, d’autres vont fournir des informations sur les derniers lieux où l’animal aura été repéré, d’autres se chargeront de faire passer la marchandise au-delà des frontières, mais tous seront rémunérés pour leur contribution. A titre d’exemple, une peau de tigre peut valoir jusqu’à 100 000 € ! C’est 4 fois plus qu’un kilo de cocaïne.

Les braconniers peuvent être soutenus par les villageois qui cautionnent leurs actions car le félin dégrade leurs cultures et leur bétail. Malgré les compensations financières mises en place par certains gouvernements, le désir de vengeance de certains agriculteurs ne se comble pas et seule la mort de l'animal apaise les tensions.

Un trafic difficile à contrôler

Le trafic de tigres s'organise suivant les mêmes modes opératoires et les mêmes acteurs que les trafics de drogues, d’êtres humains ou de coupes illégales de bois tropicaux. D’ailleurs, le trafic de tigres et de bois seraient liés, le premier finançant l’autre. Le réseau, structuré et armé, est implanté autour de frontières sous faible surveillance policière.

Le contrôle des marchandises échangées s’avère d’autant plus difficile à mettre en place que l’explosion du e-commerce s’opère partout dans le monde. Les produits transitent à travers la planète et se mélangent aux montagnes de colis qui circulent chaque jour. Il devient difficile pour les douaniers de tout surveiller (aéroports, frontières, ports…), surtout que leur priorité reste le trafic d’armes et de drogues.

Une frontière floue avec les fermes d'élevage

Le tigre reste également difficile à protéger car la frontière entre légal et illégal est floue. Dans les années 1980, pour répondre à une forte demande de sa population et protéger l'animal, la Chine a autorisé la création de fermes d’élevages de tigres. Dans ces fermes, les félins sont élevés comme du bétail : pour la reproduction et leur abattage.

Ce concept s’est petit à petit étendu à d’autres pays asiatiques et a parallèlement ouvert la voie à un nouveau trafic : tuer un tigre sauvage et le faire passer pour du captif. Sur les étals d’un marché, impossible de faire la différence entre les deux mais en terme de coûts, cela revient nettement plus cher de prendre le temps de l’élever.

L’autre effet pervers de cette autorisation, dénoncé par les ONG, est la déculpabilisation des potentiels acheteurs : en leur promettant une source légale pour ces produits, on les encourage à acheter et en toute confiance.

Un ancrage culturel profond au cœur du commerce du tigre

Les croyances autour du tigre sont tenaces, ce qui rend sa protection compliquée. La demande principale vient de la Chine et des quartiers chinois des grandes métropoles du monde, suivie par le Vietnam et les Etats-Unis. Dans la culture chinoise, les produits dérivés du tigre ont diverses fonctions. Ils sont utilisés en tant qu'indicateur convoité du statut social ou comme remèdes ancestraux. L’os de tigre peut être broyé et consommé en boissons pour devenir soi-même “tigre” et absorber ainsi ses caractéristiques : virilité, agressivité, domination...

Le changement des mentalités et traditions est un processus lent, d’autant plus qu'en 2018, la Chine a souhaité ré-autoriser le commerce de tigres et de rhinocéros sur son territoire, banni jusqu’alors. Devant le tollé international qu'a soulevé cette annonce, le gouvernement a finalement fait machine arrière. On voit bien que le répit accordé à ces animaux est fragile, mais aussi que la communauté internationale peut avoir un impact sur la protection des espèces !

Crédit photo : Blue Ox Studio - pexels.com
Comment protéger le tigre ?

Notre pouvoir d’action : un mode de consommation responsable

Crédit photo : www.taxidermyemporium.co.uk

Pas de fourrure, pas de tapis

Bien évidemment, pour protéger l'animal, boycottons les fourrures et autres objets de décoration dérivés du tigre, même si c’est un beau manteau vintage. Acheter ce genre d’objet c’est participer à lui donner une valeur marchande. C’est la même chose avec l’ivoire d'éléphant ou la corne de rhinocéros. Donner de la valeur aux produits issus du tigre, c’est contribuer à son extinction.

Crédit photo : WWF France

Soutenir associations ou ONG

Il existe beaucoup d'associations ou ONG qui oeuvrent à la protection du tigre. Vous pouvez choisir de participer financièrement ou en vous engageant bénévolement à leurs actions. Par exemple, le WWF a mis en place un programme d’aide au tigre “Tigres X 2”. L’objectif : doubler le nombre de tigres d’ici 2022, car ce sera à nouveau l’année du Tigre dans l’horoscope chinois (comptage précis, professionnalisation des gardes forestiers, lutte contre le braconnage, la protection des forêts...)

Crédit photo : Axel Boldt - wikipedia.org

Pratiquer un tourisme responsable

En tant que touriste, nous avons un impact considérable sur la protection des espèces. Pour protéger le tigre, n'achetons pas de souvenirs dérivés du tigre (bijoux, vêtements, boissons...). Les parcs à spectacles de tigres ou les pseudos "refuges" pour tigres qui nous vendent un fabuleux selfie avec eux sont proscrits. Nous ne nourrissons pas au biberon des bébés tigres ni ne les promenons en laisse ! C'est juste du bon sens. En participant à ces pratiques, nous cautionnons la maltraitance animale.

Crédit photo : Anugrah Lohiya - pexels.com

Protéger les grands espaces

Le tigre a un territoire vaste (jusqu’à 400 km2) et a besoin de beaucoup d’espace pour assurer la viabilité de son espèce. Son habitat doit être d’un seul tenant et sans morcellement. Cette protection du territoire va de pair avec la protection de ses proies (cervidés, sangliers, bisons indiens mais aussi oiseaux, singes ou poissons). Nous pouvons choisir de soutenir les programmes d’associations ou d'ONG qui œuvrent en ce sens.

Crédit photo : Clarence Alford - pixabay.com

Quid des tigres dans les cirques

C’est un sujet qui fait débat, mais chez especes-en-danger.com, nous n'encourageons pas cette pratique. Pourquoi ? Voir un tigre sauter dans un cerceau de feu, c’est impressionnant, mais qu’est-ce que ça cache ? Entrainements quotidiens, obéissance sous contrainte, espaces de vie réduits, déplacements constants... et plein d’autres questions à se poser ! Chacun peut se faire son avis, vous avez le nôtre :)

Crédit photo : Mysticsartdesign - pixabay.com

Mieux connaître les tigres

Apprendre à les connaître, c’est déjà beaucoup pour les aider car cela forge un comportement plus responsable et respectueux envers la Nature. Nous pouvons nous renseigner via Internet, les livres, les magazines, les reportages télé, les podcasts, la radio… Tout est bon à prendre, du moment que les sources sont sérieuses.

Crédit photo : Andreas Breitling - Pixabay.com
Tigres de Sibérie
Crédit photo : Wiki Images - pixabay.com
Pourquoi le tigre fascine-t-il ?

Symbole de rébellion, animal insaisissable et majestueux, le tigre fascine

Le tigre "mangeur d'Hommes" est une légende car l'animal nous craint naturellement.

Crédit photo : Flickr - pexels.com

Symbole de force, de puissance et de rébellion, le charisme du tigre a fait de lui un trophée de chasse convoité.

Le tigre est au centre de beaucoup de légendes en Asie : protecteur de la forêt, chasseur du Mal et possédant une âme humaine...

Crédit photo : George Desipris - pexels.com

On retrouve dans ce félin des similitudes avec notre chat domestique, ce qui le rend attendrissant.

Crédit photo : Anirudh Vidyabhushan - pexels.com

Fasciné par l'animal, l'Homme se sent empli d'un pouvoir absolu lorsqu'il le dompte ou le tue.

Un pelage unique

Chaque tigre a une fourrure unique : les rayures qui le composent sont l’équivalent de nos empreintes digitales. Ce système permet à l'Homme de différencier les individus et de mieux les compter, c'est un peu comme si le tigre avait son propre code barre !

Mais son pelage a également une autre fonction : celle de camouflage. Ses rayures lui permettent de se fondre dans la verticalité des troncs d'arbres, le rendant insaisissable. Si vous réussissez à l’apercevoir dans son environnement sauvage, c’est qu’il vous a repéré depuis bien longtemps !

Le tigre a également un autre signe distinctif : l'ocelli. Il s'agit d'une petite tâche blanche, à la forme unique, présente à l'arrière de chaque oreille. Elle sert de point de repère aux bébés tigres pour reconnaître leur mère.

Quelles autres espèces sont menacées ?

Consultez ces articles et approfondissez vos recherches

Le panda

Seulement 1 800 pandas sauvages subsistent dans des forêts constamment réduites

L'ours polaire

L'ours polaire, dépendant de la banquise, subit de plein fouet le changement climatique

L'éléphant

Le commerce autour de l'ivoire d'éléphant est la première cause d’extinction de l’espèce

Sources de l'article :

A lire :

A regarder :

A écouter :

À propos

Ce site a été crée entièrement bénévolement, pour sensibiliser les lecteurs à la protection de la Nature car mieux comprendre, c’est mieux protéger. Il aborde sciemment la protection animale de façon simple et est en constante évolution. Si vous notez des informations erronées, souhaitez nous soumettre un animal ou une initiative, ne pas hésiter à nous en faire part !

  • Mentions légales
  • À propos