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Pourquoi l'ours polaire est-il en danger ?

Le réchauffement climatique réduit l'espace de vie de l'ours polaire

Tous les 10 ans, la banquise du pôle Nord perd 14% de sa surface à cause du réchauffement climatique. Endroit vital pour l'ours polaire, c'est un lieu de nourrissage, de repos et de reproduction aujourd'hui menacé.

La réduction de la banquise

Le réchauffement climatique provoque la fonte des glaces, ce qui réduit le territoire de chasse de l’ours polaire. En effet, l’animal se nourrit quasi exclusivement de phoques qu’il attrape lorsque ceux-ci remontent respirer à la surface, au travers de trous de glace.

La formation tardive de la banquise

Autre conséquence du réchauffement climatique : la banquise se forme plus tard dans la saison et dégèle de plus en plus tôt. L’ours polaire doit donc patienter plus longtemps sur les côtes, puisant un peu plus dans ses réserves de graisses, en attendant la formation de son territoire de chasse.

La pollution chimique

Dans son organisme, l'ours polaire accumule des substances chimiques issues de nos activités industrielles et agricoles : ses proies mangent divers organismes marins en contact direct avec ces polluants. A chaque étape de la chaîne alimentaire, la dose ingérée est plus grande.

La chasse et les activités humaines

Malgré son statut d’espèce vulnérable, l'ours polaire continue d'être chassé à des fins commerciales. Certains pays autorisent également l'extraction minière et pétrolière sur son territoire. Ce n’est pas la première menace mais cela contribue à fragiliser l’espèce.

L'ours blanc
Crédit photo : Pexels - Pixabay
Crédit photo : Mathieu Ramus - Unsplash
Pourquoi la disparition de l’ours polaire est-elle préoccupante ?

L’ours polaire est la sentinelle de l’état de l’écosystème marin arctique

L’ours blanc peut être considéré comme un animal marin car sa vie est liée à la mer. Sur la banquise, il chasse le phoque, s’y reproduit et élève ses petits. Grand prédateur au sommet de la chaîne alimentaire, l’ours polaire est l’élément le plus visible de la mauvaise santé de la banquise car l'équilibre de ce lieu implique également d’autres espèces animales. Par exemple, le krill - source de nourriture pour les cétacés, les poissons ou les phoques - se nourrit d'algues se formant sous la banquise. Sur et sous la glace, toute vie est inter-dépendante. Les dysfonctionnements liés au réchauffement climatique et à la pollution affectent tout cet écosystème et auront des répercussions difficiles à anticiper.

Pour les Inuits, l’ours polaire (dit "nanuq") est un symbole respecté, admiré, et mystifié. Il joue un rôle central dans leur culture : l’ours polaire serait un intermédiaire entre le monde des Hommes et des animaux, mais aussi des vivants et des morts. C'est en l'observant et en l'imitant qu'ils ont appris à pêcher le phoque ou à creuser une tanière (igloo) dans la neige pour survivre parmi ces terres hostiles.

Dans l'inconscient collectif, l’ours polaire est aussi un symbole de la protection animale. Au même titre que le panda géant ou le tigre, il est un animal “parapluie” : en le protégeant, on protège d’autres espèces plus petites, plus insignifiantes mais tout aussi essentielles à la bonne santé de la chaîne alimentaire. Par exemple, le renard polaire ou l’oiseau charognard se nourrissent tous les deux des restes laissés par l’ours polaire. Ils en sont donc dépendants.

Protéger l’ours polaire, c’est aussi protéger son territoire des extractions minières et pétrolières. C’est protéger la mer arctique des nouvelles routes maritimes qui vont s’ouvrir : avec la fonte de la banquise, de nouveaux passages vont devenir accessibles au trafic maritime.

Enfin, la disparition de l’ours blanc est préoccupante car il s’agit de l'un des rares animaux en danger qui n’empiète pas ou peu sur les activités humaines. Il ne vient pas détruire les champs agricoles - conflit existant avec l’éléphant - et ne concurrence pas notre pêche - sauf pour les Inuits. Il est donc de notre responsabilité de le protéger de notre consommation démesurée et décorrélée du respect de tout être vivant.

Sieste d'un ours polaire au sommet d'un iceberg
Crédit photo : Annie Spratt - Unsplash
Pourquoi est-il difficile de protéger l’ours blanc ?

A la croisée d’enjeux économiques, politiques et environnementaux, la protection de l’ours polaire est complexe

Les territoires occupés par l'animal sont le lieu de manœuvres politiques et de guerres économiques. Ils abritent des communautés fragiles comme les Inuits et des ressources fossiles prometteuses. La protection de l'ours polaire va donc au-delà de l'espèce seule.

Un mode de reproduction fragile

Tout d'abord, la Nature a doté l’ours polaire d’un mode de reproduction lent, qui fragilise l'espèce lorsqu’un déficit se creuse. L’ours blanc n’atteint sa maturité sexuelle qu’autour de ses 5 ans. Il ne s'accouple ensuite qu'au printemps. S'en suit une période de gestation qui se met en "pause", le temps que la femelle trouve l'endroit idéal pour creuser sa tanière et mettre bas. Elle gardera sous sa protection ses petits (1 à 2 oursons) pendant environ 2 ans, laps de temps pendant lequel elle ne peut pas se reproduire.

Une opposition entre les locaux et les scientifiques

Le challenge de sa protection se poursuit au Canada, qui regroupe les ⅔ des ours blancs. Là-bas, les populations autochtones auraient tendance à dédramatiser la situation dépeinte par les scientifiques sur la disparition de l’animal. Elles vivent sur ces terres depuis plus de 1 000 ans et ne constatent pas la diminution du nombre d'ours. Elles seraient même confrontées de plus en plus souvent à la pénétration des ours sur leur territoire. Les équipes scientifiques pensent que cette impression est faussée par la réduction de la banquise, qui conduit l’animal à se rapprocher des habitations. S’il n’y a pas de confiance envers le monde scientifique, il devient alors difficile d’évaluer les mesures de protection à mettre en place et d’impliquer les populations locales à la sauvegarde de l’espèce.

Une chasse aux retombées économiques et politiques

La fourrure de l'ours blanc représente un potentiel mercantile fort et peut se monnayer jusqu’à 10 000 €. Cela pousse certains états, comme les Etats-Unis ou le Canada, à autoriser sa chasse.

En Alaska, en 2017, l’administration de D. Trump a autorisé la chasse à l’ours polaire jusque dans sa tanière, que l’animal soit adulte ou juvénile.

Au Canada, la chasse est plus encadrée mais répond à des enjeux politiques. Le Canada souhaite conserver l’adhésion des territoires Inuits à sa politique. De ce fait, l’Etat autorise la chasse à l’ours polaire pour permettre à ces populations d’acquérir une source de revenus non négligeable dans un territoire extrême. Cela leur permet aussi de conserver tout un pan de culture ancestrale. En terme de retombées financières, ce type de chasse est une aubaine : par exemple, en 2015, 10 jours de safari-chasse coûtait 30 000 € au touriste fortuné. Le chasseur Inuit - qui cède alors son droit de chasse au touriste étranger - pouvait gagner jusqu’à ⅓ du montant.

Une chasse qui fait débat auprès des ONG

Même les ONG n'arrivent pas à s'harmoniser sur les mesures à prendre pour protéger l'animal. Aujourd'hui, il existe un organisme, la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction), qui classe les espèces suivant leur statut d’extinction et établit ainsi les mesures de protection à prendre. Classée en “annexe 1”, l’espèce animale ne peut être vendue ou chassée à des fins commerciales. L’ours polaire est aujourd’hui en “annexe 2”, c’est à dire que son commerce est strictement encadré mais autorisé. Plusieurs ONG ne souhaitent pas voir l’ours blanc classé en "annexe 1" et sont alors accusées de corruption. Pour elles, interdire la chasse commerciale favorisera le braconnage, éteindra des traditions ancestrales et précarisera un peu plus la situation des populations locales.

Une exploitation commerciale de son territoire

À cette chasse se rajoute l'exploitation commerciale du territoire de l'ours blanc. Aux Etats-Unis, le gouvernement de D. Trump a récemment autorisé le forage minier dans des réserves naturelles jusqu'alors préservées, riches en ressources fossiles (gaz et pétrole). Ces sanctuaires naturels sont pourtant les zones de repos et de reproduction des femelles et de leurs petits.

En Russie, le discours politique est double : on encourage la création d’aires protégées pour préserver l’ours blanc mais on autorise également l’exploitation des ressources fossiles. Le pays mise aussi sur le réchauffement climatique qui devrait libérer des routes maritimes jusqu’alors bloquées par la banquise. Il y a plusieurs années, la Russie a même commencé à militariser ces zones hostiles en prévision de la fonte des glaces, ce qui a conduit le Canada et les Etats-Unis à suivre ce mouvement.

Un réchauffement climatique impossible à prédire

Mais la menace la plus complexe à évaluer reste le réchauffement climatique. Difficile d’aider l’ours polaire quand la température globale sur tous les continents et dans les océans monte et que la banquise fond de manière inhabituelle.

Crédit photo : Annie Spratt - Unsplash
Comment protéger l’ours polaire ?

Les moyens pour protéger l'ours polaire ne sont pas facilement accessibles

Crédit photo : Robert Anthony Carbone - pexels.com

Interdire la chasse commerciale ?

Chasser une espèce vulnérable, la traquer jusque dans son terrier avec ses petits, juste pour revendre sa peau n’est pas une pratique responsable. Mais comme expliqué plus haut, certains ne souhaitent pas voir la législation se durcir de peur d'accentuer le braconnage. Dans tous les cas, sa chasse peut être conservée pour la subsistance de peuples qui en ont besoin pour vivre : dans certaines régions du Grand Nord, plus de 50% de l'alimentation quotidienne est issue de la chasse et de la pêche.

Crédit photo : Mike - Pexels.com

Pratiquer un tourisme responsable

La chasse au trophée, destinée aux étrangers fortunés, consiste à tuer un ours et à ramener chez soi le trophée (la tête et la peau de l'ours). En tant que touristes, nous pouvons choisir d'éviter certaines pratiques et d'en favoriser d'autres comme l’observation des ours dans leur milieu sauvage accompagné d'un guide local. L’objectif est d’apporter des retombées économiques sur des territoires fragiles par d’autres biais que la chasse.

Crédit photo : Pixabay - Pexels

Réduire le réchauffement climatique

Vaste défi ! Nous pouvons déjà nous interroger sur les moyens de réduire notre consommation d’énergie (maison, travail, transport), de plastiques et de produits transformés (alimentaire, mode, décoration…). Donnons, recyclons, réutilisons car jeter n’est pas la solution ! Sensibilisons notre entourage, participons à des réunions d’informations, engageons-nous dans une association… L’essentiel est de changer pas-à-pas pour que ça soit durablement ancré dans nos habitudes. On fait notre part du colibri :)

Crédit photo : Vidar Nordli Mathisen - Unsplash

Quid des parcs animaliers

Protéger l'ours en allant au zoo ? Ces parcs peuvent être perçus comme des supports pédagogiques pour sensibiliser à la protection d'espèces lointaines. C'est aussi un moyen de conserver une grande variété génétique pour pérenniser l’espèce si elle venait à s’éteindre. Mais ils ouvrent le débat de l’enfermement d’une espèce sauvage dans un lieu inadapté à son mode de vie avec un rythme quotidien planifié. Les opposants parlent de maltraitance animale, surtout après la constatation de comportements anormaux chez certains ours polaires captifs.

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Mieux connaître l'ours polaire

Apprendre à le connaître, c’est déjà beaucoup pour l’aider car cela forge un comportement plus responsable et respectueux envers la Nature. Nous pouvons nous renseigner via Internet, les livres, les magazines, les reportages télé, la radio, les podcasts… Tout est bon à prendre, du moment que les sources sont sérieuses.

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Pourquoi l’ours polaire fascine ?

L’animal inspire la crainte, le respect et la pureté

Avec son pelage blanc et doux, l'ours polaire nous apparait comme un symbole de pureté.

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L'ours fait partie des rares animaux qui peuvent se mettre “debout” sur leurs pattes arrières, comme l’Homme.

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Il peut être végétarien pour un temps si la situation l'y pousse (algues, lichens).

Il est source de mythes et de quelques légendes urbaines répandues comme le fait qu’il soit gaucher !

Il n’existe pas d’ours polaire en Antarctique. Il n'est donc présent que dans l'hémisphère Nord, en Arctique.

Un animal complètement adapté à son milieu

La Nature a doté l’ours polaire d’attributs spécifiques à la vie sur la banquise. Il possède un pelage blanc pour se camoufler dans le paysage arctique et pouvoir ainsi mieux attraper ses proies. Ses poils sont hydrofuges pour éviter que l’eau glaciale n’entre en contact avec sa peau. Derrière ce pelage blanc se cache une peau noire et des poils creux qui permettent de capter la chaleur du soleil et de sécher rapidement. Ses pattes larges et semi-palmées lui permettent de ne pas s’enfoncer dans la neige et de se déplacer aisément sous l’eau. Son corps sait stocker de la graisse pour l’isoler du froid, mais aussi pour qu’il puisse y puiser l’énergie nécessaire pendant les périodes d'allaitement ou de disette.

Si la banquise n'existe plus, alors toute cette stratégie génétique ne servirait à rien et serait certainement un handicap pour son adaptation.

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