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Pourquoi la baleine est-elle en danger ?

La baleine, l'animal le plus gros de la planète, est en situation de vulnérabilité

Malgré une repopulation timide de certaines espèces, la baleine - comme la majorité des cétacés - est en situation précaire. De l’eau dans laquelle elle nage à la nourriture qu’elle mange en passant par le potentiel mercantile que sa chair représente, tout contribue à la fragiliser.

La chasse intensive

Du début du XXe siècle à 1986, date de l’interdiction complète de la chasse à la baleine, elle a été intensivement traquée pour sa graisse, sa chair, sa peau et ses dents, plongeant l’espèce au bord de l’extinction. Malgré tout, 3 pays continuent de la chasser : la Norvège, l'Islande et le Japon.

La pêche industrielle

La pêche intensive au krill connaît un engouement. Nourriture préférée des baleines, le krill est utilisé pour nourrir nos poissons d’aquaculture ou pour fabriquer des produits dérivés (huiles, compléments alimentaires...). En plus de lui supprimer une source de nourriture, les énormes filets utilisés capturent accidentellement des baleines en train de s'alimenter, les empêchant de remonter respirer.

Le dérèglement climatique

La nourriture favorite de la baleine - le krill - est très sensible à la température de l’eau, à sa salinité ou à son acidité, et se nourrit de micro-organismes présents sous la banquise. Avec le dérèglement climatique, ce réservoir alimentaire se développe moins bien et se déplace vers des eaux plus propices. La baleine doit donc passer plus de temps à chercher sa nourriture.

Les pollutions et collisions

L’augmentation du trafic maritime commercial et touristique provoque de nombreuses collisions entre baleines et bateaux. La pollution sonore engendrée affecte le sens de l'orientation et l'ouïe de la baleine ainsi que sa reproduction. Les pollutions chimiques et aux plastiques se retrouvent dans son organisme.

Baleine à bosse et son baleineau
Crédit photo : IFAW
Baleine bleue
Crédit photo : Igor Francetic - unsplash.com
Pourquoi la disparition de la baleine est-elle préoccupante ?

La baleine nourrit et fertilise l'océan et son écosystème

Tous les cétacés - dont la baleine - participent à l’équilibre de l’écosystème marin grâce à leurs déjections et, en fin de vie, grâce à leur carcasse.

Lorsque la baleine défèque, les nutriments contenus dans ses déjections vont nourrir le phytoplancton de surface, qui sera ensuite mangé par le krill - nourriture favorite de la baleine. Elle nourrit donc ses proies. De plus, ses déjections sont parsemées tout le long du parcours migratoire du cétacé. Cela permet à l’océan d’avoir un apport d’engrais en divers nutriments à des endroits où il lui en manque, le courant marin disséminant cet engrais entre les eaux de surfaces et les eaux profondes et nourrissant ainsi diverses espèces marines.

Les océans tirent également profit de la mort d'une baleine. Sa carcasse se décompose et glisse doucement vers les fonds marins. Elle permet à différentes espèces marines de se nourrir : d’abord à la surface de l’eau puis tout le long de la chute, et finalement tout le long de sa décomposition une fois le sol atteint. Son corps apparaît tel une oasis de nourriture bienfaitrice pour ces endroits plutôt désertiques. Il est probable qu’à la période de forte chasse à la baleine (jusqu’à 50 000 mammifères tués certaines années), des espèces vivant dans les profondeurs aient été en manque de carcasses pour subvenir à leur survie.

La baleine a également un rôle de régulateur du climat. En effet, grâce à la nourriture fournie par les déjections de la baleine, le phytoplancton peut démarrer son processus de photosynthèse, capturant le CO2 présent dans l’atmosphère puis le rejetant sous forme d'oxygène. La baleine emprisonne aussi du CO2 dans son corps tout le long de sa vie, bien plus efficacement qu’un arbre. En mourant, sa carcasse viendra donc entraîner ce CO2 vers les fonds marins où il sera piégé et transformé en sédiments.

Une baleine et son baleineau
Crédit photo : Guille Pozzi - unsplash.com
Pourquoi est-il difficile de protéger la baleine ?

La chasse intensive de la baleine au début du XXème siècle a mis son équilibre en péril

La chasse de la baleine a tellement été intensive - jusqu'à 50 000 baleines tuées certaines années - que leur nombre a drastiquement diminué. Malgré une timide repopulation des espèces, de nouveaux dangers pèsent sur elle, comme le tourisme de masse et la géopolitique.

Un mode de reproduction lent

Il faut compter entre 10 et 16 mois de gestation pour une baleine, en sachant qu’elle ne met généralement au monde qu’un seul baleineau à la fois. L’âge de sa maturité sexuelle varie selon les espèces, mais il faut attendre près de 20 ans pour le cachalot par exemple avant que celui-ci ne soit apte à se reproduire ! Son mode de reproduction ne permet pas une reconstitution rapide des pertes liées à la chasse.

Un territoire vaste et sans frontières

Difficile de protéger une espèce avec un territoire si vaste ! La baleine a des routes migratoires qui lui permettent d'aller chercher de la nourriture au moment le plus opportun et traverser ainsi plusieurs eaux nationales et internationales. Où qu'elle aille, elle croise sur son chemin d'innombrables navires de pêcheurs, commerciaux ou de tourisme. Elle peut se retrouver dans les filets des pêcheurs, percutée par des bateaux ou désorientée par la pollution sonore. Mais elle peut aussi croiser des bateaux de baleiniers. Impossible d’imaginer une surveillance globale de son territoire, surtout lorsque certains états continuent d'autoriser sa chasse.

Une chasse à la baleine toujours active

En 1986, suite à l'impressionnante raréfaction de toutes les espèces de baleines, un traité international a été mis en place pour interdire sa chasse à des fins commerciales. Mais 3 pays contournent encore ce traité, aux yeux de tous : l’Islande, la Norvège et le Japon.

L’Islande et la Norvège se sont octroyés des quotas “responsables” : le stock de baleines dans leurs eaux nationales aurait augmenté, ce qui justifierait une reprise de la chasse. Par ce biais, ils maintiennent en vie toute une tradition ancestrale de baleiniers, fleuron de leur économie au début du XXème siècle. Mais la réalité économique actuelle ne permet plus la rentabilité du secteur car les coûts sont trop élevés malgré l’exportation vers le Japon de la majorité de leurs prises.

Quant au Japon, il contourne ce traité en justifiant des actions de recherches scientifiques sur la baleine, ce qui n'a jamais été démontré. Il reste le seul pays qui continue de la consommer véritablement en tant que viande. Là-aussi, il s'agirait plus de raviver une culture ancestrale chère à certains japonais. Il est toujours difficile de voir des traditions s'éteindre. Mais même au pays du Soleil Levant, la demande en viande de baleine a drastiquement chuté.

L'Antarctique, source de conflits géopolitiques

Une coopération internationale est envisagée avec la création d’une grande aire marine protégée qui doit voir le jour en Antarctique. Elle deviendrait la plus grande aire de protection au Monde et gèrerait durablement les ressources de ce territoire. Elle protègerait ainsi, entre autres, la baleine. Mais depuis 2010, la Russie et la Chine bloquent la validation du projet.

L’Antarctique est un enjeu politique car sous sa glace, il y aurait de nombreux gisements (charbon, gaz, pétrole…). Théoriquement, il n’est pas possible d’exploiter ses ressources pour les pays signataires du Traité de l’Antarctique (dont la Russie et la Chine). Mais de nombreux vides juridiques existent et ces 2 pays restent méfiants : avec la fonte des glaces, la position de certains états pourrait être ravisée aux vues des ressources économiques offertes par cette terre. La mise en place d'une aire protégée enterrerait certainement les perspectives d'exploitation commerciale. Malgré l’urgence à sauver certaines espèces, ces enjeux politiques et économiques bloquent la situation.

L'écotourisme, une alternative à la chasse ?

Si la baleine n'est plus consommée en tant qu'aliment, elle est fortement plébiscitée par les touristes qui se pressent sur des embarcations pour l'observer. C'est un secteur rentable aux retombées économiques multiples (hébergement, alimentation, transports, excursions...). Avec l'observation des baleines, le touriste peut avoir un impact sur la préservation de l'espèce et encourager une pratique qui lui semble plus respectueuse de l'environnement. On parle alors d'écotourisme.

Cependant, il faut être prudent car le tourisme d'observation des baleines peut causer du tort aux mammifères lorsque le va-et-vient incessant des bateaux motorisés est trop pressant. Cela perturbe leur sens de l'orientation et leur communication, engendre de la nuisance sonore ainsi que des collisions. Le tourisme de masse vient également avec son lot de pollution plastique et de dégradation de la Nature. La préservation des espèces est une question d'équilibre et de bon sens. A nous de définir des limites cohérentes et respectueuses de l'animal et de son environnement.

Crédit photo : Thomas Kelley - unsplash.com
Comment protéger la baleine ?

En voyage ou aux courses, pour protéger la baleine, faisons attention aux produits consommés

Crédit photo : IFAW

Pratiquer un tourisme responsable

En tant que touriste, nous avons un impact sur la protection des espèces : excursions, nourriture, souvenirs… Pour préserver les baleines, ne pas en manger semble évident : en Islande, la baleine était souvent servie aux touristes curieux (voir la campagne de l'IFAW). Evitons aussi les excursions en bateaux motorisés, source de bruits et de collisions. Pratiquons l'écotourisme : faisons prendre conscience aux populations locales qu'elles peuvent vivre du tourisme en respectant l'animal.

Crédit photo : Tabitha Mort - pexels.com

Consommer moins et plus naturel

La baleine, comme tous les animaux marins, vit dans un environnement pollué par les rejets de notre consommation : agriculture, vêtements, énergie... Comment se corriger ? Commençons petit à petit, pour que l'objectif soit pérenne et réalisable : gel douche ou lessive naturels, plus de vrac, réutilisation des objets, nourriture peu ou pas transformée... C'est une goutte d'eau dans l'océan, mais c'est notre "part du colibri", concrète et réalisable à l'échelle de chacun.

Crédit photo : wikipedia.org - copyright : Stahlkocher

Interdire la chasse commerciale

Nous pouvons militer autour de nous et auprès d’organisations pour interdire la chasse commerciale. Ne conserver la chasse que pour la subsistance de peuples qui en ont besoin pour vivre comme certaines ethnies en Alaska, en Sibérie ou au Groenland.

Crédit photo : WWF France

Aider à la création d'aires marines

Nous pouvons aider des associations ou ONG comme le WWF ou l'IFAW à la création de sanctuaires marins pour les baleines. Ces lieux sont soumis à des règles visant le contrôle ou l’interdiction totale de la pêche et la régulation du trafic maritime et touristique. Le but : préserver l’habitat naturel des espèces marines végétales et animales. Ces aires marines protègent toutes les espèces de la chaîne alimentaire, d’où leur importance vitale.

Crédit photo : Michele Blackwell - unsplash.com

Protéger le krill

Protéger la baleine, c'est aussi préserver sa nourriture. Nous évitons donc les produits à base de krill (huile de krill, compléments alimentaires riches en oméga-3, nourriture pour poissons et animaux domestiques...). En plus de lui retirer sa source alimentaire, la pêche au krill peut capturer accidentellement des baleines en train de se nourrir, les empêchant de remonter respirer.

Crédit photo : Pexels - Pixabay

Privilégier la pêche durable

Privilégier la pêche durable c’est choisir une pêche qui cible les espèces au renouvellement rapide, en petite quantité, avec des techniques respectueuses et adaptées à la saisonnalité des espèces. Les labels ASC, Bio ou MSC sont controversés par plusieurs associations et ONG car trop laxistes dans l'attribution des labels. Du coup, à nous de choisir des techniques de pêche durable en vérifiant nos étiquettes : pêche à la ligne, au casier (nasse), ou à la main. Consommons moins de poissons mais mieux !

Crédit photo : Association Longitude 181

Aider associations et ONG

Pour aider la baleine, nous pouvons choisir de participer financièrement ou bénévolement auprès d'associations ou ONG qui oeuvrent en ce sens : protections des espèces marines et des océans, étude de l'impact des micro-plastiques sur les organismes marins, sensibilisation du public, dépollution de l'océan... En tant que bénévole, nous pouvons organiser des réunions de sensibilisation, trouver des sponsors, gérer des réseaux sociaux, distribuer des tracts... Chacun à son niveau et suivant son degré d'engagement !

Crédit photo : Mark Cruzat - pexels.com

Mieux connaître les baleines

Apprendre à les connaître, c’est déjà beaucoup pour les aider car cela forge un comportement plus responsable et respectueux envers la Nature. Nous pouvons nous renseigner via Internet, les livres, les magazines, les reportages télé, les podcasts ou la radio…Tout est bon à prendre, du moment que les sources sont sérieuses.

Crédit photo : David Mark - unsplash.com
Baleines à bosse en plein festin
Crédit photo : Vivekk Umar - unsplash.com
Pourquoi la baleine fascine-t-elle ?

La baleine fascine de par son gigantisme

La baleine bleue est le plus gros animal sur Terre et à ses côtés, l'Homme se sent humble

Crédit Photo : WWF / National Geographic - Brian J Skerry

A la naissance, un baleineau mesure environ 7 mètres et pèse 2,5 tonnes

Malgré son poids, la baleine possède une nage gracieuse, délicate et fascinante

Son chant envoûtant nous est encore bien mystérieux

Elle peut parcourir 6 000 à 8 000 km pour aller chercher de la nourriture

Crédit photo : Steve Halama - unsplash.com

La fréquence cardiaque de la baleine bleue peut descendre jusqu'à 2 battements par minute !

Le chant des baleines bleues se modifie

Le chant des baleines est un son qui leur permet de communiquer entre elles, de structurer leur groupe. Pour les baleines bleues, ce sont les mâles qui chantent et leur son basse fréquence peut parcourir des centaines de kilomètres au travers de l’eau. On dit même d'un océan à un autre ! Mais il semblerait que leur chant ait évolué au fil des années : il deviendrait de plus en plus grave.

Les scientifiques avancent plusieurs hypothèses :

  • La population de baleines bleues se re-densifie petit à petit et les baleines auraient moins besoin de “crier” pour communiquer.
  • Un chant grave chez les baleines mâles serait synonyme d’attractivité pour les femelles. Étant maintenant plus nombreux, les mâles se font concurrence et chercheraient à démarquer leur voix pour séduire en chantant plus grave.
  • L’augmentation de CO2 dans l’atmosphère aurait tendance à rendre l’eau de nos océans plus acide, et les sons y circuleraient plus vite. Les baleines n’auraient donc plus besoin d’émettre de sons imposants pour se faire entendre.
  • La pollution sonore due au trafic maritime pousseraient les baleines à adapter leur fréquence sonore pour mieux s’entendre.

Dans tous les cas, il semble que nous ne soyons pas étrangers à cette modification. L’interprétation des sons de baleines n’en est qu’à son balbutiement et nous cache encore bien des secrets, et leur décodage nous permettrait de mieux comprendre notre impact.

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