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Pourquoi l'éléphant est-il en danger ?

L'éléphant et son habitat sont directement menacés par l’activité humaine

Les éléphants d’Afrique et d’Asie sont soumis aux mêmes menaces : ils subissent l’expansion de l’Homme sur leurs territoires jusqu’alors préservés et la pression de certaines cultures pour leurs défenses en ivoire et leurs peaux.

Le braconnage

En Afrique, l'éléphant est chassé pour ses défenses en ivoire. Les mâles sont particulièrement ciblés car leurs défenses sont plus grandes, donc plus rentables. L’ivoire est ensuite transformé en ornement ou en bijou et exporté en majorité vers la Chine. En Asie, l’éléphant est également chassé pour sa peau (médecine chinoise, confection de perles de cuir...).

La déforestation

L’éléphant a besoin de beaucoup d’espace pour trouver sa nourriture en quantité suffisante. L’Homme vient grignoter petit à petit son territoire pour y instaurer l’agriculture (huile de palme en Asie par exemple) et y installer des routes, des barrages, des habitations… Son habitat se retrouve morcelé, ses routes migratoires coupées.

Les conflits avec les hommes

Conséquence directe de cette expansion humaine sur son espace de vie, l'éléphant traverse les villages et champs pour se ravitailler, abîmant ou mangeant au passage les cultures, tuant du bétail et quelques fois des Hommes. Ces derniers le chassent de leur zone d’habitation et d’exploitation ou le tuent en représailles.

Eléphant d'Asie
Crédit photo : Emily Goodhart - unsplash.com
Elephant d'Afrique
Crédit photo : @basbrom - unsplash.com
Pourquoi la disparition de l'éléphant est préoccupante ?

L'éléphant est une aide précieuse pour la faune et la flore

L'éléphant a un impact direct sur son environnement. Par exemple, il permet la dissémination de certaines graines d’arbres et garantit ainsi le renouvellement de la forêt. En mangeant certaines feuilles ou broussailles, des graines sont avalées par l'éléphant et re-déposées plus loin, dans ses excréments. C’est ce que l’on appelle l’endozoochorie. Les graines bénéficient ainsi de l’humidité et du terreau nécessaire pour germer. Certaines espèces d’arbres reposent exclusivement sur ce mode de germination car leurs graines sont trop grosses pour être transportées par d’autres animaux, comme par exemple les graines de mangues sauvages.

L'éléphant permet également de maintenir une forêt saine en limitant les départs de feux de broussailles : il mange les petites feuilles et petits arbustes qui permettraient au feu de se propager rapidement.

Certains animaux ont évolué en corrélation avec l'éléphant car ce dernier leur facilite le quotidien. Par exemple, il permet la création de "routes" en passant au travers de la végétation dense. Dans des zones particulièrement rudes et sèches, l'éléphant est indispensable à la survie d'autres animaux : en creusant dans le sol avec sa trompe à la recherche d'eau, il fait émerger une flaque qui profitera à bien d'autres espèces. Ses déjections sont aussi source de nourriture pour d'autres car elles contiennent encore beaucoup de nutriments et d'humidité.

La faune et la flore ont une relation symbiotique avec l'éléphant, d'où son importance capitale.

L'éléphant s'asperge de boue
Crédit photo : Rachel Fortner - unsplash.com
Pourquoi est-il difficile de protéger l’éléphant ?

L’habitat de l’éléphant se situe sur des territoires économiquement fragiles

La protection de l'éléphant est un problème complexe car le braconnage et la déforestation se déroulent sur des territoires économiquement et politiquement vulnérables, que ce soit en Afrique ou en Asie.

Le braconnage, un moyen de survie

Le commerce illégal de l'ivoire traduit une difficulté des populations locales à subvenir à leurs besoins. Pour espérer vivre dignement, certaines personnes ne trouvent pas d’autres alternatives que le braconnage d'éléphant. Pour avoir une idée des enjeux économiques qui se jouent derrière ce commerce interdit, voici quelques chiffres :

  • le "safari-chasse" est une pratique autorisée dans certains pays, et le touriste intéressé devra débourser entre 20 000 $ et 50 000 $ pour avoir le droit d'abattre un éléphant et de conserver son ivoire,
  • suivant les années, le prix du cours de l’ivoire brut (non transformé) peut osciller entre 750 $ et 2 000 $ le kilogramme, sachant qu’une défense d’éléphant adulte fait généralement entre 7 et 10 kilogramme,
  • la peau de l’éléphant se vendrait entre 100 $ et 300 $ le kilogramme.

Ce n’est donc pas étonnant qu’avec de pareils montants, certaines personnes misent sur ce commerce illégal pour survivre au quotidien. Effet pervers de la situation, les prix exorbitants des safari-chasses sont liés à la rareté de l'animal. Plus l'espèce sera proche de l'extinction, plus les prix vont grimper.

La chasse à l’éléphant peut aussi avoir le soutien de la population locale car les pachydermes viennent détruire et anéantir les efforts de cultures et les habitations. En échange d'un peu d'argent, certaines personnes fournissent aux braconniers des informations précieuses sur la localisation de l'animal pour “éradiquer” la menace.

Et derrière ce braconnage, se cache souvent une mafia puissante organisée autour d’autres trafics comme celui des armes. Ce dernier serait même financé par l'argent issu du braconnage d'ivoire. Ce sont souvent les mêmes intermédiaires et les mêmes réseaux utilisés, avec des moyens techniques et financiers impressionnants.

Un appât du gain qui influence les décisions politiques

L'éléphant reste difficile à protéger car tous les gouvernements ne se sont pas accordés sur l'interdiction de sa chasse. En 2019, le Botswana a levé cette interdiction sur son territoire. L'argument principal avancé était l'augmentation du nombre d'éléphants sur ses terres, ce qui devenait préjudiciable aux cultures agricoles. Il est vrai que le pays concentre à lui seul la plus grande population d'éléphants d'Afrique. L’année précédente, le pays avait également voté le désarmement de ses gardes-forestiers. Ces derniers se retrouvaient alors impuissants face à l’arsenal moderne des braconniers.

Les enjeux économiques sont tels que la corruption au sein des pouvoirs publics existe bel et bien. Il ne pourrait pas y avoir de réseaux criminels autant organisés sans la complicité d’autorités locales corrompues qui facilitent l’export de l’ivoire, ferment les yeux sur le trafic ou relâchent facilement les bandits.

Jusqu'en 2018, la Birmanie - pays d'Asie abritant des éléphants - ne réprimait pas ou très peu les crimes de braconnage, ce qui laissait le champ libre aux trafiquants (pas plus de 30 € d'amende pour un braconnier). Sous la pression internationale, le pays a changé sa législation pour la durcir. Désormais, il condamne les coupables à de la prison ferme allant jusqu'à 10 ans.

Une demande toujours forte malgré la menace d'extinction

Pour protéger les éléphants, il faut également sensibiliser les pays “demandeurs” d’ivoire comme la Chine, la Thaïlande, la Malaisie, les Philippines ou le Vietnam. Dans ces cultures, la possession d’ivoire est un symbole de réussite sociale et de richesse. La peau, réduite en poudre, est un remède traditionnel de la médecine chinoise. Elle sert aussi à la fabrication de bijoux en cuir comme des bracelets, nouvelle mode apparue en Chine dans les années 2010 via Internet. De ce fait, les éléphants continuent d'être la proie des braconniers pour leur ivoire mais aussi pour leur peau. Les femelles d'Asie étaient jusqu'alors préservées car elles ne possèdent pas de défenses ; elles se retrouvent maintenant menacées.

La Chine a récemment interdit l’importation et la commercialisation d’ivoire entre ses frontières, ce qui n’empêche pas le commerce illégal de continuer à s’y dérouler car la demande est toujours existante. On pourrait croire à l'amorce d'un changement de mentalités mais parallèlement, le pays autorise toujours la commercialisation des produits à base de peaux d’éléphants. Cela nous montre à quel point il est bien difficile de lutter contre les habitudes culturelles.

Crédit photo : Rachel Fortner - unsplash.com
Comment protéger l'éléphant ?

Notre meilleure arme pour protéger les éléphants : notre consommation

Crédit photo : taguaandco.com

Bannir l’ivoire animal et préférer le végétal

Pour protéger l'éléphant, voici la solution à effet direct n°1 : bannir l’achat de tout objet en ivoire animal. L’IFAW (Fonds international pour la protection des animaux) avait lancé en 2018 une opération de récolte d’objets en ivoire pour ensuite les détruire car en donnant de la valeur à cette matière, nous continuons d'alimenter la traque de l'éléphant. Aujourd’hui, une alternative à l’ivoire animal se développe : l’ivoire végétal issu de graines de palmiers tropicaux.

Crédit photo : Cedric Dhaenens - unsplash.com

Pratiquer l’écotourisme

Privilégier un tourisme responsable, c'est pousser les populations locales à prendre conscience qu’elles peuvent vivre du commerce touristique de l’éléphant tout en le respectant. En Asie et particulièrement en Thaïlande, boycottons absolument les treks à dos d’éléphants, pratique cruelle envers l'animal ! Lors de son dressage, l'éléphant subit une torture physique et psychologique (privation de nourriture et de sommeil) pour le forcer à se soumettre à l’Homme.

Crédit photo : Alessandro Desantis - unsplash.com

Bannir les excursions « safari-chasse »

Quelle évidence que de bannir les “safari-chasse” ! Tuer un éléphant peut apparaître comme le trophée prestigieux d’une vie, mais c'est participer au commerce touristique lucratif qui contribue à éteindre une espèce animale. Certains pays autorisent ce type de chasse, comme le Zimbabwe, la Namibie ou le Botswana, et l’offre reste à destination de personnes fortunées.

Crédit photo : IFAW - Donal Boyd

Aider des associations ou ONG

Aider l'éléphant peut passer par le soutien financier d'une association ou ONG engagée dans la construction de réserves naturelles, la lutte anti-braconnage numérique ou grâce aux animaux de détection, la formation professionnelle de personnels, ou l'inclusion des populations locales pour protéger l’éléphant... S’engager bénévolement dans une de ses structures est aussi un moyen d'agir : distribution de flyers, animation de stands, création de supports de communication, animation des réseaux sociaux... Chacun à son niveau !

Crédit photo : Emil Widlund - unsplash.com

Mieux connaître les éléphants

Apprendre à les connaître, c’est déjà beaucoup pour les aider car cela forge un comportement plus responsable et respectueux envers la Nature. Se renseigner via Internet, les livres, les magazines, la radio ou les reportages télé, les podcasts… Tout est bon à prendre, du moment que les sources sont sérieuses.

Eléphant dans une forêt d'Asie
Crédit photo : Pixabay - pexels.com
Eléphant d'Asie
Crédit photo : Lauren Kay - unsplash.com
Pourquoi l'éléphant nous fascine-t-il ?

L'éléphant est parmi les animaux les plus intelligents au monde

L'éléphant aurait conscience de son corps, c’est à dire de son être à part entière, différent des objets environnants.

Crédit photo : Alex - unsplash.com

Solidarité et entre-aide ne seraient pas rares chez les éléphants d’une même communauté.

Il aurait également la mémoire des individus et des faits traumatiques passés (chasse et dressage).

Crédit photo : Hu Chen - unsplash.com

Il a une grande mémoire spatiale et sait où et quand aller chercher de la nourriture, des fruits mûrs ou de l’eau.

Crédit photo : Tomas Malik - pexels.com

Sa palette émotionnelle serait large notamment empathie et tristesse face au deuil, ce qui reste rare chez les animaux.

Une étrange sélection naturelle

A cause du braconnage, une étrange sélection naturelle est en marche : la naissance d’éléphants qui n’ont pas de défenses. En effet, les éléphants qui ne sont pas ciblés par les braconniers sont ceux nés sans défense : soit il s'agit d'une malformation soit cela correspond au sexe de l'animal. Les femelles d’Asie n'ont pas de défenses et celles d'Afrique en ont des plus petites. Ces pachydermes là ont donc des chances de survie plus élevées et lors de leur reproduction, cette caractéristique se transmet plus facilement à la prochaine génération d’éléphanteaux.

Pourtant, les défenses d'éléphant ont une fonction : au départ, ce sont des dents qui ont trop poussé mais qui s’avèrent utiles au quotidien pour creuser des trous, pour trouver eau et nourriture, pour enlever l’écorce des arbres, pour s’affronter ou se défendre. Personne ne sait aujourd’hui les conséquences qu’il pourrait y avoir sur l’espèce si leurs défenses venaient à disparaître.

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Sources de l’article :

A lire :

A regarder :

  • Documentaire "Faut-il interdire le tourisme?" diffusé le 11 février 2019 à 21h15 sur TMC, animé par Martin Weill.

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