Un animal braconné pour sa fourrure
Le braconnage du panda géant a été un business juteux jusque dans les années 80-90. Chaque peau pouvait se vendre entre 3 000 $ et 60 000 $. A cette époque, il était difficile de lutter contre de tels enjeux financiers dans un contexte de croissance émergente. Aujourd’hui, l’exploitation illégale du panda géant n’est plus la première cause de fragilisation, mais elle a causé un grand tort à l’espèce.
A celà, on peut ajouter - dans une moindre mesure - l’impact de la “diplomatie” du panda. Traditionnellement, la Chine capturait des pandas en milieu sauvage pour ensuite les offrir à d’autres partenaires pour sceller des relations diplomatiques ou commerciales. Aujourd’hui, le pays n’offre plus de panda mais il les prête : tous les pandas des zoos mondiaux sont loués à la Chine (environ 1 million de dollars par an et par panda), ce qui permet au pays de réutiliser cet argent à la protection de l’espèce. Le panda reste encore un symbole diplomatique très fort pour la Chine mais aussi pour le reste du Monde.
Une déforestation poussée par une croissance économique galopante
Le panda géant reste difficile à protéger car son habitat est en concurrence avec l’économie de la Chine. L'urbanisation grandissante, liée à la croissance économique, pousse le pays à déforester pour construire de nouveaux habitats, des zones agricoles, des zones industrielles, au détriment de la forêt primaire.
Dans certaines régions de Chine, comme le Sichuan, les entreprises actrices de la déforestation exploitent même des failles juridiques : elles déforestent les forêts naturelles primaires, considérées comme “à faible rendement” pour y replanter d’autres espèces au bois plus rentable mais complètement inadaptées à la faune et flore locales. Ce reboisement fictif par une culture plus rémunératrice se retrouve un peu partout dans le monde et n'est pas spécifique à la Chine. Ici, il a de graves conséquences sur les pandas car ces derniers ont besoin d'un territoire vaste et riche en nourriture pour survivre. Le gouvernement chinois a pourtant mis en place plusieurs réglementations pour limiter l’exploitation forestière, mais il peine à les faire appliquer. Le préjudice est énorme non seulement pour les pandas géants, mais pour toute une multitude d’autres espèces animales et végétales vivant sur le même territoire.
Un mode de reproduction particulièrement lent
Le panda existe sur Terre depuis des millions d'années, son mode de reproduction a donc fait ses preuves. Mais dans le contexte actuel, il semblerait qu’il devienne sa faiblesse. En effet, la femelle n’est féconde que 48 heures dans une année. Les pandas n’ont donc la possibilité de se reproduire que durant cette courte fenêtre de fécondité.
Les observations dans son milieu sauvage ont permis de démontrer que la paresse sexuelle du panda géant est un mythe. Il a été observé qu’un panda a pu avoir 48 rapports en 1 heure ! Malgré cette efficacité, la rencontre entre un mâle et une femelle féconde reste compliquée car les territoires sont toujours plus restreints et morcelés.
L'impact du réchauffement climatique sur les bambous
Il y a une métrique qu’il est difficile d’appréhender : l’impact du changement climatique sur les forêts de bambous. Le bambou est une plante fragile, qui a besoin de conditions climatiques constantes pour pérenniser. Son cycle de reproduction est également complexe et lent : la plante pousse puis fleurit pour assurer sa reproduction au bout de 80 à 120 ans. Une fois sa floraison passée, la plante se meurt et laisse place aux nouveaux. Avec un cycle de reproduction si long, il lui est impossible de s'adapter à un bouleversement climatique rapide.