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Pourquoi le panda géant est-il en danger ?

Symbole de la protection animale, le panda géant reste malgré tout une espèce en danger

Présent depuis des millions d'années en Chine, le panda n'a que très peu de prédateurs. Pourtant, on ne compte aujourd’hui qu’un peu plus de 1 800 individus à l’état sauvage dans le monde. Quelles sont les raisons de sa disparition ?

La perte de l'habitat

Les forêts de bambous, lieux de vie et de nourriture des pandas, subissent la déforestation liée à l’agriculture et à l’urbanisation. L'habitat du panda se retrouve rétréci et morcelé. L'animal éprouve alors des difficultés pour se nourrir en quantité suffisante et ne peut plus migrer car les forêts se sont espacées.

La chasse au panda

Autrefois chassé pour sa fourrure et sa viande, le panda géant est aujourd’hui mieux protégé du commerce illégal grâce à de sévères lois mises en place par le gouvernement chinois. Mais le braconnage persistant (même en faible quantité) associé aux prises accidentelles dans des pièges destinés à d’autres animaux représentent toujours une menace sérieuse sur une si petite population.

La fragilité des forêts de bambous

Sa dépendance aux bambous, constituant 99% de son alimentation, le met en danger. La plante a un cycle de reproduction lent - de 15 à 120 ans pour certaines espèces - qui l'empêche de s'adapter au réchauffement climatique, qui lui est beaucoup plus rapide.

Panda géant et sa nourriture favorite : le bambou
Crédit photo : Wal_172619 - pixabay.com
Crédit photo : Michale Schaffler - unsplash.com
Pourquoi la disparition du panda géant est-elle préoccupante ?

En protégeant le panda géant, on protège tout un ecosystème

On peut voir sur la toile que certains s'agacent de constater que la sauvegarde des animaux profite toujours aux mêmes espèces, comme le panda géant ou l'ours polaire. Ce raisonnement oublie les multiples interactions qu’une espèce animale peut avoir avec son environnement et les bénéfices qu'elle y apporte.

Par exemple, la diversité des forêts chinoises est influencée par les passages répétés du panda géant. Son pelage joue un rôle de piège pour diverses graines et celles-ci viennent se disséminer un peu partout dans la forêt, au gré des mouvements du panda. Ce système permet un renouvellement et une diversification des espèces végétales qui n’ont d’autres moyens que le transport de leurs graines par des animaux. On appelle ce procédé la zoochorie.

Le panda est également vital car, tout comme le tigre ou l'ours polaire, il fait partie des animaux “parapluies” : en cherchant à le protéger, on protège également les forêts environnantes et d’autres espèces vivant autour de lui. Le singe doré, le panda roux, l'ours noir, la tortue à soc ou la colombe de Geoffroy profitent de la sympathie que nous accordons au panda géant. Les espaces forestiers bénéficient aussi de cette préservation. Au final, l'Homme peut en tirer des avantages car il a à sa disposition un espace sain qui peut subvenir à ses besoins (eaux non polluées, terres fertiles, gibier varié…).

Le panda géant est devenu malgré lui l’ambassadeur de la protection animale, notamment en étant la mascotte du logo de l’organisation non-gouvernementale WWF. Nous avons le devoir et la responsabilité de protéger ce symbole car nous sommes les auteurs de sa disparition.

La sieste du panda géant
Crédit photo : Cimberley - pixabay.com
Pourquoi est-il difficile de protéger le panda géant ?

Tout repose sur la capacité de la Chine à protéger le panda géant

La Chine, seul pays abritant des pandas à l’état sauvage, a bien compris l’intérêt majeur de protéger le panda mais sa préservation est mise en péril par la forte croissance économique que connaît le pays.

Un animal braconné pour sa fourrure

Le braconnage du panda géant a été un business juteux jusque dans les années 80-90. Chaque peau pouvait se vendre entre 3 000 $ et 60 000 $. A cette époque, il était difficile de lutter contre de tels enjeux financiers dans un contexte de croissance émergente. Aujourd’hui, l’exploitation illégale du panda géant n’est plus la première cause de fragilisation, mais elle a causé un grand tort à l’espèce.

A celà, on peut ajouter - dans une moindre mesure - l’impact de la “diplomatie” du panda. Traditionnellement, la Chine capturait des pandas en milieu sauvage pour ensuite les offrir à d’autres partenaires pour sceller des relations diplomatiques ou commerciales. Aujourd’hui, le pays n’offre plus de panda mais il les prête : tous les pandas des zoos mondiaux sont loués à la Chine (environ 1 million de dollars par an et par panda), ce qui permet au pays de réutiliser cet argent à la protection de l’espèce. Le panda reste encore un symbole diplomatique très fort pour la Chine mais aussi pour le reste du Monde.

Une déforestation poussée par une croissance économique galopante

Le panda géant reste difficile à protéger car son habitat est en concurrence avec l’économie de la Chine. L'urbanisation grandissante, liée à la croissance économique, pousse le pays à déforester pour construire de nouveaux habitats, des zones agricoles, des zones industrielles, au détriment de la forêt primaire.

Dans certaines régions de Chine, comme le Sichuan, les entreprises actrices de la déforestation exploitent même des failles juridiques : elles déforestent les forêts naturelles primaires, considérées comme “à faible rendement” pour y replanter d’autres espèces au bois plus rentable mais complètement inadaptées à la faune et flore locales. Ce reboisement fictif par une culture plus rémunératrice se retrouve un peu partout dans le monde et n'est pas spécifique à la Chine. Ici, il a de graves conséquences sur les pandas car ces derniers ont besoin d'un territoire vaste et riche en nourriture pour survivre. Le gouvernement chinois a pourtant mis en place plusieurs réglementations pour limiter l’exploitation forestière, mais il peine à les faire appliquer. Le préjudice est énorme non seulement pour les pandas géants, mais pour toute une multitude d’autres espèces animales et végétales vivant sur le même territoire.

Un mode de reproduction particulièrement lent

Le panda existe sur Terre depuis des millions d'années, son mode de reproduction a donc fait ses preuves. Mais dans le contexte actuel, il semblerait qu’il devienne sa faiblesse. En effet, la femelle n’est féconde que 48 heures dans une année. Les pandas n’ont donc la possibilité de se reproduire que durant cette courte fenêtre de fécondité.

Les observations dans son milieu sauvage ont permis de démontrer que la paresse sexuelle du panda géant est un mythe. Il a été observé qu’un panda a pu avoir 48 rapports en 1 heure ! Malgré cette efficacité, la rencontre entre un mâle et une femelle féconde reste compliquée car les territoires sont toujours plus restreints et morcelés.

L'impact du réchauffement climatique sur les bambous

Il y a une métrique qu’il est difficile d’appréhender : l’impact du changement climatique sur les forêts de bambous. Le bambou est une plante fragile, qui a besoin de conditions climatiques constantes pour pérenniser. Son cycle de reproduction est également complexe et lent : la plante pousse puis fleurit pour assurer sa reproduction au bout de 80 à 120 ans. Une fois sa floraison passée, la plante se meurt et laisse place aux nouveaux. Avec un cycle de reproduction si long, il lui est impossible de s'adapter à un bouleversement climatique rapide.

Crédit photo : Chester Ho - unsplash.com
Comment protéger le panda géant ?

Ecotourisme ou dons, les solutions d'aide au panda sont limitées

Crédit photo : Elena loshina - unsplash.com

Pratiquer un tourisme responsable

L’objectif d’un tourisme éco-responsable en Chine est de faire du tourisme une arme contre la dégradation écologique des forêts primaires. Nous pouvons donc visiter les sanctuaires de préservation de l'animal tout en restant vigilant face à la sur-exploitation touristique : certains centres nourrissent les animaux pour les attirer et ainsi faire plaisir aux touristes. Le panda géant est un animal sauvage, qui a ses propres envies et humeurs. A nous de les respecter, même si cela nous frustre.

Crédit photo : Nora Ou - voyageschine.com

Participer à un programme de bénévolat

En Chine, certains centres de protection et de recherche sont ouverts aux bénévoles-touristes le temps d’une journée : nous pouvons donner un coup de main pour le nettoyage des cages, la préparation des repas ou l'aménagement des enclos. Un vrai geste concret pour aider le panda, mais moyennant une somme assez conséquente tout de même.

Crédit photo : Zoe Nicholaou - unsplash.com

Soutenir les réserves naturelles

C’est grâce à la création de réserves naturelles en Chine que les pandas sont sauvegardés : ⅔ des pandas y vivent aujourd’hui. Même si elles peuvent faire l’objet de controverses - comme étant une caution à la destruction des zones qui l’entourent - elles demeurent une aide précieuse pour des espèces menacées. Elles permettent au panda de se nourrir, de vivre et de se reproduire de façon viable en diminuant la consanguinité, tout en préservant de grandes surfaces de forêts.

Crédit photo : china-roads.fr

Soutenir les centres de réintroduction

La Chine compte aussi des centres de réintroduction de pandas dans leur milieu sauvage. Ces centres ont pour mission d'assurer la reproduction des pandas pour ensuite les replacer dans leur environnement naturel. La présence humaine se fait discrète dans ces centres. D’ailleurs, vous avez certainement vu des images de soigneurs habillés en costume de panda, pour perturber le moins possible l’animal.

Crédit photo : Noel Bauza - pixabay.com

Participer à la protection des forêts

Au travers d’associations, on peut soutenir le reboisement des forêts de bambous et la protection de celles qui restent pour pérenniser l’habitat des pandas. L’objectif est de conserver un maximum de forêts primaires, riches en biodiversité, adaptées à leur milieu naturel et qui sont vitales pour les espèces animales endémiques.

Crédit photo : © Haixiang Zhou - UNESCO

Soutenir les projets de corridors écologiques

Un corridor écologique est un tunnel qui permet de faire communiquer deux zones, séparées par une route ou tout autre construction rendant impossible les échanges animaliers entre ces deux endroits. La Chine, ainsi que plusieurs associations comme le WWF Belgique, s’engagent à construire et maintenir des tunnels pour que le panda ait un territoire agrandi et qu’il puisse rencontrer une plus grande variété de partenaires. De ce fait, ces corridors écologiques ont été renommés les “corridors d’amour” ♥

Crédit photo : Stan W - unsplash.com

Quid des zoos

Au travers de ses prêts de pandas aux zoos du monde entier, la Chine réinvestit ce "loyer" dans ses centres de protection. Donc, en allant visiter un zoo accueillant un panda, nous contribuerions indirectement à sa protection. Mais le zoo a toujours fait débat, divisé entre les partisans (étude de l'animal, amélioration des méthodes de sauvegarde, sensibilisation du public, variété génétique...) et les opposants (lieu et rythme de vie inadaptés aux animaux, captures brutales dans le monde sauvage...). A chacun de choisir s’il souhaite participer à la protection des pandas par ce biais ou par un autre.

Crédit photo : Violey - pixabay.com

Mieux connaître les pandas géants

Apprendre à les connaître, s’instruire à leur sujet, c’est déjà beaucoup pour les aider car cela forge un comportement plus responsable et respectueux envers la Nature. Se renseigner via Internet, les livres, la radio, les magazines, les reportages télé, les podcasts… Tout est bon à prendre, du moment que les sources sont sérieuses.

Bébés pandas dans une réserve naturelle
Crédit photo : Pascal Muller - unsplash.com
Crédit photo : Orythys - pixabay.com
Pourquoi le panda géant fascine-t-il ?

Le panda fait l’objet d’un culte planétaire

Il véhicule une image d’innocence, paisiblement assis mangeant du bambou.

Crédit photo : 995645 - pixabay.com

Son apparence nous rappelle l’enfance : rondouillet et doux comme un nounours en peluche.

Il est un icône de la protection animale, grâce au logo du WWF qui en a fait son symbole.

On lui donne la réputation d’être paresseux, partisan du moindre effort, ce qui nous le rend sympathique.

L’espèce existe sur Terre depuis plus de 3 millions d’années, bien avant l'Homme.

Crédit photo : Predrag Kezic - pixabay.com

Il nous fait rire : bon nombre de photos ou de .gif tournent sur les pandas mignons et patauds.

Des excréments qui valent de l’or

Et si on envisageait les excréments du panda géant comme une matière première ? Comme l'animal se nourrit presque exclusivement de bambous, ses excréments contiennent tout le nécessaire pour produire du papier ! Les déjections de pandas sont riches en fibres, matière nécessaire à la fabrication de divers papiers comme les mouchoirs jetables, les nappes ou le papier toilette.

C’est donc tout naturellement qu’une entreprise chinoise s’est lancée dans ce nouveau type de recyclage organique, en choisissant comme partenaires des réserves naturelles chinoises. Plusieurs fois par semaine, une équipe vient récupérer les excréments de pandas pour ensuite les transformer. Le produit fini est plutôt destiné à un public aisé ou pour une occasion spéciale car une seule boîte de mouchoirs jetables coûte à peu près 5,50€.

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Sources de l'article :

A lire :

A regarder :

  • “Panda, né pour être libre”, documentaire diffusé sur France 5, réalisé par Penny Ashbrook, 2015.

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